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Moi(s) sans tabac
Campagne nationale d'aide à l'arrêt du tabac qui dure tout le mois de novembre.
Cette année, les professionnels du CSAPA du CHIL de Wissembourg ont choisis de cibler les personnes en situation de précarité.
Sans vouloir stigmatiser une quelconque partie de la population, en santé publique le constat est fait, études sociologiques à l’appui, que les campagnes de prévention pour l’arrêt du tabac touchent rarement les personnes en précarité.
Et les chiffres sont éloquents : «Près d’un chômeur sur deux fume», signale Patrick Peretti-Watel, sociologue et auteur de l’enquête «La cigarette du pauvre» (Ed. Presses de l’école des hautes études en santé publique) alors que les personnes à haut niveau socio-économique fument moins (28% en 2007) et que la moyenne nationale est de 34% aujourd’hui.
Patrick Peretti-Watel précise clairement «Pour une personne précaire, la cigarette relève presque du produit de première nécessité». Elle va l’aider à décompresser, «à tenir le coup», à supporter les contraintes et les problèmes de logement, de travail et de famille du quotidien. Dans ce contexte, l'arrêt de la cigarette est alors perçu comme une contrainte supplémentaire, la privation d'un plaisir immédiatement disponible.
«Pour arrêter de fumer, la confiance en soi et dans sa capacité à en être capable sont essentiels », explique, Jean Perriot, tabacologue-pneumologue. Ce dont ils manquent.
A cela s’ajoute généralement que les fumeurs en milieu précaire ont commencé tôt, qu’ils sont donc plus dépendants et que leur consommation de cigarette est élevée, révélait la société française de tabacologie lors de son congrès national en 2010.
Toutes ces raisons sont autant de freins au sevrage tabagique pour une personne d’un milieu défavorisé. Surtout que les actions de prévention ne les atteignent pas ou très peu. Une étude menée par Patrick Peretti-Watel entre 2000 et 2008 a démontré que les augmentations successives du prix du paquet de cigarettes avaient provoqué la baisse du tabagisme chez les cadres et employés mais n’avaient pas eu d’impact sur les fumeurs en situation précaire sinon augmenter la consommation de tabac des sans-emplois
C’est bien dans la logique de l’accès aux soins et pour rendre nos actions de prévention plus pertinentes, que le CSAPA a choisi d’assurer en novembre des permanences au sein de l’Epicerie sociale de Wissembourg. En novembre – Moi(s) sans tabac - M. Richard LORTZ, Infirmier addictologue, faisant fonction Cadre de santé, se rend le vendredi matin dans les locaux de l’Epicerie sociale situés route de Schweigen, pour aller spontanément à la rencontre des usagers qui viennent y faire leur courses mais aussi rencontrer l’équipe de la structure, en grande parte bénévole. Rendre possible des rencontres, des temps de sensibilisation/prévention, et même des amorces de soins, pour des personnes qui n’iraient pas pousser la porte du CSAPA, « Aller- vers » est le mot d’ordre.
Monsieur Jean-Louis GLIECH, Président de l’Epicerie Sociale encourage pleinement cette initiative.
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